Les insomnies peuvent gravement impacter la qualité de vie, entraînant des répercussions sur l’humeur, la concentration, et le bien-être général. Une étude récente, publiée en décembre 2023 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), révèle que la thérapie comportementale est aussi efficace que les somnifères pour traiter les manifestations diurnes du manque de sommeil. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour les personnes souffrant d’insomnie chronique.
Une approche éprouvée par la recherche
La thérapie comportementale pour l’insomnie, développée par le psychologue Charles Morin de l’Université Laval (Québec), s’est révélée être une solution viable. Charles Morin explique : « Le manque de sommeil se traduit par des effets négatifs sur l’humeur, la concentration, l’attention, la mémoire, et bien d’autres aspects de la vie quotidienne. » Cette approche se divise en deux volets principaux : comportemental et cognitif.
Le volet comportemental se concentre sur l’adoption de bonnes habitudes de sommeil, telles que :
- Prévoir une période de détente d’au moins une heure avant d’aller au lit.
- Éviter les écrans en fin de soirée.
- Utiliser le lit exclusivement pour dormir.
- Se lever si le sommeil ne vient pas après 20 minutes.
- Se lever à la même heure chaque matin, peu importe le nombre d’heures dormies.
Le volet cognitif, quant à lui, vise à modifier les croyances erronées sur le sommeil, telles que l’idée qu’il est impératif de dormir au moins 8 heures par nuit pour fonctionner correctement pendant la journée.
Efficacité comparable entre thérapie et somnifères
Dans l’étude dirigée par Charles Morin, 211 personnes souffrant d’insomnie ont été assignées de manière aléatoire à recevoir soit une thérapie comportementale, soit le somnifère zolpidem (Stilnox, Sublinox) comme traitement initial. Les résultats ont montré que les deux traitements étaient également efficaces pour réduire les répercussions diurnes de l’insomnie. Environ 40 % des participants ont connu une rémission de l’insomnie après cette phase initiale.
Les effets des traitements étaient comparables sur les symptômes dépressifs, la fatigue, et la santé mentale générale. Cependant, la thérapie comportementale a démontré une réduction plus significative de l’anxiété. Les bénéfices des deux traitements ont été maintenus tout au long d’un suivi de 12 mois.
Une approche durable pour le traitement de l’insomnie
Bien que les somnifères offrent un soulagement à court terme, leur utilisation peut entraîner une rechute une fois la médication arrêtée. Charles Morin souligne : « Les somnifères sont efficaces à court terme, mais la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) offre des bénéfices durables. Une approche combinée pourrait être idéale, mais il est crucial d’encadrer les patients afin que les efforts investis dans la TCC ne soient pas compromis par la facilité d’accès aux somnifères. »
Les résultats de cette étude soutiennent l’idée que la thérapie comportementale devrait être envisagée comme une option de traitement de première ligne pour l’insomnie, en complément ou en alternative aux somnifères. Les patients et professionnels de la santé peuvent désormais se tourner vers cette approche basée sur des preuves pour une gestion plus efficace et durable des troubles du sommeil.
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