Le concept de “transfert” émerge pour la première fois en 1895 dans les écrits sur l’hystérie de Sigmund Freud et Josef Breuer. Il englobe l’ensemble des sentiments, qu’ils soient positifs ou négatifs, que le patient développe envers son psychanalyste. Ces sentiments, mal dirigés, trouvent leurs racines dans les premiers objets investis dans la problématique du patient, tels que les figures parentales, l’amour perdu, ou la figure d’autorité.
Définition du transfert en psychanalyse
Bertha Pappenheim, souffrant de diverses psychoses telles que l’anorexie, la nervosité, les troubles de la vue et la paralysie des membres inférieurs, est à l’origine de cette thèse. Ses symptômes disparaissent lors de ses séances avec son psychanalyste, Breuer, suscitant une passion amoureuse. Freud tire inspiration de ce cas pour repenser le traitement des patients, réalisant que l’ampleur du transfert influence la productivité de la psychanalyse.
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Importance du transfert dans une thérapie productive
Compréhension des origines de la problématique :
Le transfert devient une condition essentielle à la guérison, permettant au psychanalyste de comprendre les véritables origines des problématiques du patient. En explorant la relation avec les personnes à l’origine du conflit intérieur, les émotions dominantes, et les sentiments submergeants, le psychanalyste acquiert des clés pour analyser le patient et lui offrir une thérapie productive.
Auto-analyse du patient :
Pour le patient, éprouver des sentiments envers le psychanalyste nécessite une auto-analyse. Il doit se questionner sur les expériences passées liées à ces sentiments, les conditions dans lesquelles ils sont apparus, et leur impact émotionnel. Cette introspection permet de prendre conscience des ressentis, de les nommer et d’entamer un travail intérieur crucial pour comprendre son propre psychisme.
Les risques du transfert
Amour et dépendance envers le psychanalyste :
Certains patients développent des sentiments amoureux envers leur psychanalyste, présentant des risques tels que la réticence à se dévoiler totalement ou la dépendance à la thérapie. La transparence totale du patient sur ses émotions est cruciale pour une psychanalyse réussie, mais le risque d’attachement excessif subsiste.
Surmonter le transfert
Inévitabilité du transfert pendant la thérapie :
Il est inutile d’échapper au transfert pendant la thérapie, car il est moteur de la psychanalyse. À la fin du traitement, le transfert se défait naturellement, à mesure que le patient acquiert une connaissance suffisante de lui-même. À ce stade, le thérapeute n’a plus besoin de porter le costume que le patient lui faisait endosser.
Rompre le lien du transfert persistant :
Si le transfert persiste au-delà de la fin de la thérapie, il revient au psychanalyste de rompre le lien. En cas d’échec, le professionnel peut se référer à un confrère et transférer le dossier si nécessaire.
Qu’est-ce que le transfert en psychanalyse ?
Le transfert en psychanalyse joue un rôle central dans la compréhension des dynamiques émotionnelles du patient. Bien que des risques subsistent, surmonter le transfert est une étape cruciale vers une guérison psychologique durable. Les psychanalystes, armés de leur compréhension du phénomène, peuvent guider les patients vers une auto-analyse profonde, favorisant ainsi une thérapie productive.
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