Près de 14 % des collégiens et 15,4 % des lycéens en France sont exposés à un risque élevé de dépression, révèle une étude exhaustive réalisée par Santé publique France sur un échantillon de près de 10 000 élèves.
Les jeunes Français éprouvent un sentiment accru de solitude, de tristesse, des troubles du sommeil et une nervosité omniprésente. Ces symptômes, exacerbés par la pandémie de Covid-19, indiquent une dégradation préoccupante de la santé mentale des adolescents, comme l’illustre l’étude EnCLASS de 2022 menée par Santé publique France. L’étude met en lumière une “nette dégradation” de la santé mentale des adolescents entre 2018 et 2022, avec une détérioration particulièrement marquée chez les filles, creusant ainsi un écart déjà observable entre les genres.
Un bien-être mental en déclin
L’enquête nationale EnCLASS, qui a interrogé anonymement 9 337 collégiens et lycéens, montre que, bien que la majorité des adolescents perçoivent leur santé comme bonne (86 % des collégiens et 84 % des lycéens) et se disent satisfaits de leur vie (82 % et 77 %), seulement la moitié d’entre eux affichent un niveau de bien-être mental jugé satisfaisant selon l’indice de l’OMS.
La solitude, un mal-être répandu
Près d’un quart des adolescents interrogés ressentent fréquemment un sentiment de solitude, un chiffre plus élevé chez les lycéens (26,9 %) que chez les collégiens (20,6 %). Ce sentiment de solitude est particulièrement prégnant chez les jeunes filles, augmentant de manière significative entre la 6e (21,8 %) et la 3e (35,7 %), pour se stabiliser ensuite au lycée. En revanche, chez les garçons, ce sentiment reste relativement stable tout au long de leur scolarité.
Des symptômes dépressifs alarmants
Les signes de dépression, mesurés chez les élèves de 4e, 3e et les lycéens, sont tout aussi préoccupants. Près de la moitié des collégiens (48,1 %) et des lycéens (53,2 %) déclarent manquer d’énergie, tandis qu’un nombre significatif se sent découragé (38,7 % des collégiens et 44,6 % des lycéens) et éprouve des difficultés à réfléchir (38,1 % et 42,3 % respectivement). Les filles, encore une fois, sont davantage touchées par ces symptômes que les garçons. Une collégienne sur quatre admet avoir déjà envisagé de mourir, contre 10,5 % des garçons.
Un risque de dépression significatif
L’échelle ADRS (Adolescent Depression Rating Scale) révèle que 14 % des collégiens et 15,4 % des lycéens sont à risque élevé de dépression. Ces chiffres indiquent une situation alarmante nécessitant une attention urgente des pouvoirs publics et des acteurs de la santé.
Comportements suicidaires en hausse
Les comportements suicidaires parmi les lycéens sont particulièrement préoccupants. Près d’un quart des lycéens (24 %) déclarent avoir eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois, et 13 % affirment avoir déjà tenté de se suicider au moins une fois. Environ 3 % des lycéens ont dû être hospitalisés suite à une tentative de suicide. Les filles sont une fois de plus les plus touchées, avec 3,6 % d’entre elles ayant été hospitalisées, contre 2,1 % des garçons.
Un appel à l’action
Ces statistiques effrayantes soulignent l’urgence d’une réponse coordonnée pour améliorer la santé mentale des adolescents. Il est crucial de mettre en place des programmes de prévention efficaces, d’offrir un soutien psychologique accessible et de sensibiliser les parents, les enseignants et les professionnels de santé aux signes de détresse psychologique chez les jeunes. Les écoles devraient également intégrer des initiatives de promotion du bien-être mental, afin de fournir aux adolescents les outils nécessaires pour naviguer dans cette période de leur vie avec résilience et espoir.
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