La dépression représente un véritable handicap qui affecte profondément la vie quotidienne, les relations sociales, et le milieu professionnel de ceux qui en souffrent. Une étude récente menée par des mutualités libres en Belgique révèle des lacunes dans la prise en charge de cette pathologie, mettant en lumière l’impact financier significatif sur les finances publiques.
Un dysfonctionnement dans la prise en charge de la dépression
La prise en charge de la dépression souffre souvent d’un manque d’adaptation aux besoins des patients. Les prescriptions médicamenteuses prédominent, reléguant le suivi psychothérapeutique personnalisé au second plan. Selon l’étude, un dépressif sur quatre demeurerait trois ans sans vie professionnelle, soulignant ainsi un dysfonctionnement majeur dans le système de soutien.
Un impact financier conséquent
Les conséquences financières de la dépression sont alarmantes. L’étude révèle que 27 % des adultes sont incapables de travailler pendant trois ans, tandis que 17 % restent en arrêt de travail pendant cinq années consécutives. Ces périodes d’inactivité représentent un coût total estimé à 67 000 euros. Les dépenses annuelles de soins de santé pour une personne dépressive en activité s’élèvent à 5 900 euros, atteignant une moyenne de 14 500 euros pour celles qui nécessitent une hospitalisation (25 %).
Les limites de la prise en charge actuelle
Actuellement, la sécurité sociale ne prend pas en charge les séances de psychothérapie pour la dépression. Le remboursement est conditionné à la consultation d’un psychiatre, laissant de nombreuses personnes sans accès à une prise en charge complète. Seulement 50 % des personnes dépressives ont bénéficié d’une petite prise en charge, comprenant seulement quatre séances remboursées, ce qui demeure insuffisant pour traiter efficacement cette pathologie.
Recommandations du centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé
Le Centre Fédéral d’Expertise des soins de santé (KCE) recommande la psychothérapie comme prise en charge préférentielle de la dépression, mais les solutions médicamenteuses restent préconisées. Il est impératif de reconnaître la psychothérapie comme une approche efficace et d’allouer des fonds pour garantir une prise en charge adaptée et optimale.
Appel des mutualités libres : prioriser la santé mentale
Les mutualités libres appellent à considérer la santé mentale comme une priorité de santé publique. Pour cela, des fonds doivent être débloqués afin de permettre un traitement plus efficace et, par conséquent, moins coûteux que les dépenses actuelles. Des études démontrent que les individus suivis par un psychothérapeute consomment moins de médicaments, sont moins absents au travail et sont moins souvent hospitalisés.
Reconnaissance des psychothérapeutes habilités
Les mutualités libres demandent également une reconnaissance gouvernementale des psychothérapeutes habilités, ouvrant la voie à un remboursement des séances de psychothérapie. Cette mesure vise à favoriser une approche holistique de la prise en charge de la dépression, améliorant ainsi la qualité de vie des patients tout en réduisant les coûts associés à cette pathologie.
Mon-Psychotherapeute.Com
- Thérapie par téléphone : un bon moyen de lutter contre la dépression ?
- Dépression ou burnout : en quoi est-ce différent ?
- La sophrologie : un bon allié pour lutter contre la dépression
- Dépression, une nouvelle méthode de psychothérapie
- Dépression : découverte d'une nouvelle molécule
- Le sport pour prévenir la dépression chez l'adolescent