Les différences biologiques entre hommes et femmes vont bien au-delà des apparences, influençant notamment la qualité et les caractéristiques du sommeil. Une récente revue d’études sur ce sujet révèle que les cycles de sommeil et les troubles qui en découlent varient significativement entre les sexes, entraînant des conséquences importantes sur la santé et le bien-être.
Le sommeil : des cycles biologiques distincts pour hommes et femmes
Une équipe de médecins des universités de Stanford, Harvard, et Southampton a entrepris de compiler toutes les recherches disponibles sur les différences de sommeil entre les sexes. Leurs conclusions, publiées dans le journal Sleep Medicine Reviews, soulignent des variations notables dans les rythmes circadiens et les causes des troubles du sommeil.
“Comprendre les différences liées au sexe dans le sommeil et les rythmes circadiens est crucial pour développer des stratégies de traitement plus efficaces pour les troubles du sommeil,” explique Sarah L. Chellappa, spécialiste du sommeil et des rythmes circadiens à l’Université de Southampton.
La qualité du sommeil perçue différemment
En général, les femmes rapportent une qualité de sommeil inférieure à celle des hommes. Cela peut être attribué à leur plus grande susceptibilité aux troubles anxieux, qui affectent leur sommeil de manière disproportionnée. De plus, les fluctuations hormonales liées aux cycles menstruels entraînent des variations dans la qualité du sommeil, les femmes déclarant davantage de troubles durant les premiers jours de leurs règles et la semaine qui les précède.
Durée et efficacité du sommeil
Les études montrent que, bien que les femmes dorment légèrement plus longtemps que les hommes, leur sommeil est souvent perçu comme étant de moins bonne qualité. Par exemple, les femmes passent environ 77 % du temps passé au lit à dormir, contre 74 % pour les hommes, ce qui suggère une efficacité légèrement supérieure.
Le sommeil paradoxal et ses implications
Les femmes atteignent plus rapidement le sommeil paradoxal, une phase caractérisée par des mouvements oculaires rapides et une paralysie musculaire, durant laquelle se produisent la plupart des rêves. Cette phase intervient plus tôt chez les femmes, en particulier durant la phase lutéale de leur cycle menstruel. Par ailleurs, avec l’âge, les hommes subissent une diminution du sommeil non paradoxal due à la baisse de testostérone, entraînant un sommeil plus fragmenté et moins réparateur.
Troubles du sommeil : des différences marquées
Les femmes sont plus souvent diagnostiquées avec des insomnies, souvent liées à des problèmes de santé mentale comme la dépression et l’anxiété. Les hommes, en revanche, sont trois fois plus susceptibles de souffrir d’apnées du sommeil, bien que ce risque augmente chez les femmes après la ménopause.
Cycles circadiens et habitudes de sommeil
Les cycles circadiens, qui régulent nos rythmes quotidiens en réponse à la lumière et à d’autres signaux externes, diffèrent également entre les sexes. Chez les femmes, la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil, commence plus tôt et se termine également plus tôt que chez les hommes. Ces différences chronotypiques suggèrent que les femmes pourraient bénéficier de se coucher et de se lever plus tôt que les hommes.
Impact sur la santé
Les perturbations du cycle circadien, lorsqu’elles sont en désaccord avec les habitudes de sommeil habituelles, peuvent avoir des répercussions significatives sur la santé. “Les décalages dans les cycles circadiens sont liés à divers problèmes de santé, incluant des troubles du sommeil, des variations de l’humeur et des altérations des fonctions cognitives,” avertit Sarah L. Chellappa.
Vers des solutions personnalisées
Les chercheurs insistent sur l’importance de considérer ces différences entre les sexes dans les études sur le sommeil pour développer des solutions adaptées. Adapter les conseils et les traitements en fonction des besoins spécifiques des hommes et des femmes pourrait améliorer la qualité du sommeil et, par conséquent, la santé globale.
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