Depuis son entrée en vigueur en 2012, la Loi 21 au Québec permet aux praticiens sans titre officiel en psychothérapie de demander un permis de pratiquer. Cependant, cette réforme soulève des préoccupations parmi les professionnels, notamment les psychoéducateurs et les travailleurs sociaux, qui craignent une augmentation significative des poursuites pour pratique illégale de la psychothérapie.
Des inquiétudes croissantes
Plus de 200 intervenants, dont des psychoéducateurs et des travailleurs sociaux, expriment leurs préoccupations dans une lettre adressée à l’Ordre des psychologues du Québec. Ils estiment que la Loi 21 “crée plus de problèmes qu’elle n’en résout” et appellent à une révision urgente de la situation.
Risque de pénurie de services
Le professeur Normand Brodeur de l’École de service social de l’Université Laval met en garde contre un risque de pénurie de services à la population en raison de la nouvelle loi. Il souligne que la définition trop large de la psychothérapie pourrait entraîner des sanctions pour des professionnels venant en aide à des personnes en détresse, comme les centres de prévention de la violence conjugale.
Un cadre légal restrictif
Avant l’adoption de la Loi 21, l’activité de la psychothérapie au Québec n’était pas réglementée, permettant à quiconque de la pratiquer. Cependant, la nouvelle loi, adoptée en 2009, réserve la pratique de la psychothérapie aux seuls psychologues et médecins qualifiés. Un total de 870 permis ont été accordés dans le cadre d’autorisations spéciales, englobant divers spécialistes en thérapie conjugale, infirmiers et travailleurs sociaux.
Définition trop large
Le professeur Brodeur critique la définition de la psychothérapie, qu’il trouve extensive prévue, par la Loi 21. Il souligne que des personnes apportant simplement leur aide à des individus en détresse pourraient être passibles d’amendes pour exercice illégal de la psychothérapie. Selon lui, les zones grises dans la définition de la psychothérapie sont préoccupantes.
Perte de services
En raison de la crainte de sanctions, certains praticiens ont choisi d’interrompre leurs activités, entraînant une perte de services à la personne. La présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, Rose-Marie Charest, clarifie toutefois que l’aide à quelqu’un en détresse ne constitue pas automatiquement de la psychothérapie, mais reconnaît la nécessité de définir certaines nuances.
Loi 21 au Québec pose problème
Bien que des inquiétudes subsistent, Rose-Marie Charest souligne le consensus sur la nécessité de réglementer la psychothérapie. Elle indique qu’il est possible de travailler à une meilleure définition tout en maintenant l’essentiel de la réforme. La situation reste à surveiller alors que les professionnels et les autorités cherchent un équilibre entre l’accès à la psychothérapie et la protection du public.
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